Depuis sa nomination en 2016 comme directrice de la création de Dior, Maria Grazia Chiuri a insufflé à l’illustre marque de mode un fort courant de féminisme. Première femme à ce poste au sein de cette grande maison de haute couture, son approche est à la fois rafraîchissante et nécessaire, tout en rendant hommage à l’ethos avant-gardiste présent depuis la fondation de l’entreprise par Christian Dior en 1947.

Le livre Her Dior présente 160 images de photographes de premier plan comme Nan Goldin, Sarah Moon, Brigitte Niedermair, Coco Capitán, Vanina Sorrenti, Julia Hetta, Katerina Jebb, Zoë Ghertner et Bettina Rheims. Les créatrices de ces pages représentent l’ampleur du style et de la diversité défendue par la Maison Dior. Des citations et des poèmes inspirés de femmes inspirantes – Chimamanda Ngozi Adichie, Linda Nochlin, Claire Fontaine, Judy Chicago, et Tomaso Binga, pour n’en citer que quelques-unes – accompagnent ces photographies saisissantes.

Présentant les collections de haute couture et de prêt-à-porter de Maria Grazia Chiuri de 2017 à 2021, Her Dior capture les innovations qu’elle a su insuffler depuis cinq ans, reprenant de manière subtile le récit de la création de modes Dior pour les femmes, par les femmes.

« Notre rôle est d’offrir un espoir. Si la communauté de la mode entame un dialogue et trouve des solutions aux problèmes concrets et immédiats, nous pouvons envisager un futur. Mais si nous passons notre temps à nous disputer, à nous en prendre les uns aux autres, il n’y aura pas de solution. (…) Après une période où la mondialisation tendait à l’uniformisation, on revient enfin à la valorisation des différences et des identités. »
Maria Grazia Chiuri, extrait de son interview parue dans le magazine Numéro du 7 septembre 2020.

À propos de l’auteur
Née à Rome en février 1964, Maria Grazia Chiuri a voulu entrer « en mode » très jeune. Issue d’une lignée de femmes fortes, comme elle le dit elle-même, elle a grandi dans les années 1970-1980 à l’époque des grands débats de société pour la libération des femmes. Au sein d’une Italie catholique, ces questions entrent jusque dans les familles où les conflits intergénérationnels opposent une jeunesse en mal de liberté aux principes dogmatiques de ses aînés.

Elle porte aujourd’hui ces questions autour du masculin et du féminin en tant que directrice de création, mais aussi en tant que une critique d’art, conservatrice de mode et auteure. Elle est également la directrice du cours de design de mode à l’Istituto Universitario di Architettura di Venezia (IUAV).