« Je ne veux pas que l’on me réduise, que l’on me fasse rentrer dans les rangs, dans la ligne. C’est une attitude féministe qui se propage aussi dans l’écriture. »
Artiste iconoclaste et féministe reconnue internationalement, ORLAN utilise l’art pour explorer des phénomènes de société avec une distance toujours critique. Aussi à l’aise avec les technologies de pointe qu’avec les médiums traditionnels, elle n’a eu de cesse depuis ses 16 ans d’innover et de s’approprier les outils qui émergent pour continuer à tirer le fil de ses interrogations. Avec elle, impossible de ne pas se confronter à ce qui compte et nulle question d’être lâche face à la réflexion à mener sur le statut du corps. Avec elle, impossible de ne pas saisir l’urgence de créer, l’urgence d’aller vers l’autre, intensément, sans jugement préconçu.
Dès les années 60, elle multiplie les actions pointant avec humour la norme et les a priori. Qu’elle utilise les draps du traditionnel trousseau de la jeune mariée ou son ORLAN-mètre, elle donne la mesure des stéréotypes et des injonctions faites aux femmes assignées à tenir un rôle. De son Baiser de l’artiste créé en 1977 à sa dernière création musicale imaginée pour redonner ses lettres de noblesse au slow et lutter contre la distanciation physique, rien n’est lisse, rien n’est policé, rien n’est fade. Tout ce qu’elle crée reste éminemment politique et sa conception des corps, de la chair, de la nudité, de la sexualité, de l’émancipation des femmes, de la marchandisation des corps, reçoit encore aujourd’hui autant de succès que de vindictes.
C’est dire le chemin qu’il reste à parcourir pour faire tomber les tabous et faire vivre toutes les altérités. Nulle doute qu’ORLAN saura encore nous étonner avec la fabrication de ses Manifestes et de ses corps à qui elle donne une matérialité toujours renouvelée.
Mais écoutons-là plutôt !
« Je ne suis pas une artiste assujettie à une pratique artistique ou à une technologie qu’elle soit ancienne ou actuelle. Mon idée est de dire des choses importantes pour mon époque et d’interroger des phénomènes de société avec une distance critique. »
En 2003, ORLAN a été élevée au rang de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon.
En 2010, elle a été honorée par la médaille de chevalier de l’ordre national du Mérite par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. En 2015, ORLAN a eu l’honneur d’être invitée en résidence au Getty Research Institute de Los Angeles aux États-Unis en qualité de chercheuse et d’artiste.
En 2016, ORLAN a reçu le prix de l’E-réputation, désignant l’artiste la plus observée et commentée sur le web.
En 2017, ORLAN a été récompensée par le prix de l’Excellence féminine pour toute son oeuvre d’artiste par le ministère des Affaires étrangères italien.
En 2018, ORLAN a reçu le prix des 100 héroïnes par The Royal Photographic Society.
En 2019, ORLAN est honorée du prix spécial de la Femme de l’année, donné par le Prince Albert II de Monaco et elle est nommée professeure émérite de l’Académie des beaux-arts de Rome.
En 2019, ORLAN reçoit le Golden Panda Photography Awards par le Chengou Award Image Museum
En 2020, elle est honorée de la médaille de l’ordre national de la Légion d’honneur au rang de Chevalière par madame la ministre Roselyne Bachelot Narquin.
En 2021, ORLAN écrit son autobiographie « ORLAN, STRIP-TEASE : TOUT SUR MA VIE, TOUT SUR MON ART » publiée aux éditions Gallimard et reçoit en 2021, pour cette autobiographie, le Prix François Morellet.
En 2022, ORLAN expose au Musée d’art moderne et contemporain des Abattoirs à Toulouse pour y présenter son Manifeste ORLAN, Corps et Sculptures.
En 2022, elle a présenté au musée Picasso à Paris Les femmes qui pleurent sont en colère.
Crédits habillage sonore du podcast :
Extraits de l’album ORLAN Le slow de l’artiste : Sortir du noir, Kat May/ORLAN ; Contre la mort, Demi Mondaine/ORLAN.
