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Au micro de Yannick Le Guillanton et depuis la New Galerie, la photographe et cinéaste Marion Scemama revient sur l’histoire d’amitié passionnée qui l’a liée à l’artiste new yorkais David Wojnarowicz de 1983 jusqu’à la mort de ce dernier du sida en 1992. De cette rencontre naîtront de nombreuses collaborations. Leur dialogue complice célèbre l’énergie brute, l’émulation fulgurante et le bouillonnement absolu qui prévalaient au sein du quartier underground de l’East Village de l’époque, quand les marges étaient les lieux où s’exprimaient la quête d’une réflexion profonde sur la sexualité, le corps, la violence, la maladie, la mort.
Pier 34, NY, 1983
Fan de Patti Smith et de son tube Horses, admiratrice des premiers films de Wim Wenders et de la photographie de voyage de Plossu, cette héritière de l’extrème-gauche post-68 passée à l’Ouest livre un récit ému et intime de la complexité de cette relation foisonnante qui a marqué sa trajectoire personnelle, et dresse dans le même temps un magnifique portrait de ces années de liberté qui ont vu des artistes tels que Nan Goldin ou Larry Clark éclore d’un microcosme où la radicalité et la révolte étaient alors synonymes de jouissance, de création, pure et tout azimut.
David Wojnarowicz, une soirée à la maison, NY 1984.
Son récit de la réalisation de son film Summer 89 tourné par et avec François Pain son compagnon et David, est évocateur de leurs liens sublimés par la perception de l’imminence de la mort, inéluctable et implacable.
Le dernier voyage, Death Valley, Mai 1991.
Son travail et celui de David Wojnarowicz viennent d’être exposés au Moulin Blanchard dans le Perche, sous la direction de Frédérique Founès, directrice de l’agence Signatures.
Wojnarowicz in Paris, berges de la Seine, Paris 2022.
Bonne écoute.
Visuel de couverture : © Marion Scemama