Pour ce 39e épisode de « L’Œil écoute », Yannick Le Guillanton a rencontré le photographe Pierre Faure. Ce choix n’est pas anodin. Il arrive à un moment de notre actualité où toutes nos certitudes et croyances semblent s’évanouir.

L’idée d’un monde éternellement prospère, avec la quête du bonheur comme fil conducteur de nos vies, n’est plus. La fragilité de cet espoir en un monde meilleur, le photographe la côtoie au plus près. Il la voit chez tous les invisibles sur qui son objectif s’arrête.

Depuis plusieurs années, il rend compte, de l’intérieur, de ces franges de la société française qui restent « en marge ». Il va à la rencontre des déclassés, de ce fameux quart-monde que l’on avait identifié dès les années 1950 mais qui porte aujourd’hui le nom de France périphérique ou de « gilets jaunes ».

Sa cartographie de la France du dénuement, qui est aussi celle des lieux abandonnés aux quatre coins du pays, ne peut pas nous laisser indifférents. Ses images nous obligent à nous questionner sur notre propre rapport à l’autre et sur la manière dont le partage des richesses doit impérativement se recomposer.

