« Ce que j’aime, c’est marcher, aller dans les rues, me perdre dans les transports. Respirer la ville. Ce qui me plaisait au début, c’était juste de regarder mon quartier. C’est à ce moment-là que j’ai eu envie de partager ce que je voyais. Si je suis devenu photographe, c’est par accident. Tôt le matin, ou tard la nuit, on a comme l’impression que la ville nous appartient.
Quand ils vivent en ville, les gens partent au travail avec détermination, et la ville devient une pièce de théâtre où chacun joue un rôle. Cela m’arrive souvent d’aller dans des endroits précis pour aller faire des photos, comme ça m’arrive également de prendre des photos sur le vif, sans réfléchir. Je ne m’impose pas de règles. J’ai besoin de prendre mon temps, de faire un repérage avant de partir dans une ville inconnue. Pour moi, c’est important d’avoir un premier contact avec la ville avant de la photographier.
Lorsque je prends une photo de rue, je recherche un regard, un personnage atypique, c’est comme un feeling qui se crée avec la personne que je shoote et moi. J’aime bien partir avec un boîtier léger, j’ai l’impression de passer inaperçu. Quand je fais des photos d’un personnage, j’anticipe ses mouvements ou pas, j’étudie l’arrière-plan, pour avoir ma propre composition. Que dire, que je suis un chasseur à l’affut du bon modèle. Ce sont des instants simples du quotidien que j’aime sublimer. J’aime bien être invisible, et devenir incognito, être pris pour un local. Pour ça, il faut marcher, flâner, traîner, observer, être patient, attentif, disponible, et passionné. »
Vuthéara Kham
… ou à exposer chez soi
