« Ce n’est qu’à travers la répétition que nous finissons par reconnaître le monde qui nous entoure et par découvrir ses significations et schémas récurrents. Dans Nature, les photographies de Jean-Baptiste Huynh lient le végétal, l’humain et le céleste dans de mystérieuses répétitions formelles. (…) Sa sensibilité revêt un classicisme saisissant. Ses images sont distillées, pures, contenues et idéalisées. Il y a un aspect platonicien, presque d’un autre monde, dans ces formes, comme si la personne, la plante ou le fruit représentait une réalité intemporelle au-delà de celle qui nous est livrée par nos sens ».

C’est ainsi que Siri Hustvedt, la grande écrivaine américaine, dans sa préface, évoque le travail de ce photographe français, franco-vietnamien, qui explore les formes naturelles et nous permet de re-découvrir de manière sublimée la beauté de ce qui nous entoure.

Fleur de lotus et feuille de Danang, céleri rave et aubergine, trompette de la mort et girolle, artichaut et chardons, melon et volubilis, orchidée et raisin, tous côtoient la beauté nue des lignes d’un sein, d’un dos, d’une nuque, d’une bouche. Leur mystère épuré est comme celui des astres qui veillent, dans l’infini, et auxquels ils ressemblent tant.

Ces associations naissent d’une recherche formelle aussi aboutie que poétique. L’univers de Jean-Baptiste Huynh est un hommage à cette nature si proche de nous que nous l’oublions. Sa photographie est charnelle et ses matières sont soyeuses, qui se jouent de l’ombre et de la lumière. Elles sont des merveilles de douceur et d’élégance. Intemporelles.

Textes de Siri Hustvedt, Emanuel Ungaro, Henry-Claude Cousseau, Antonio Damasio et Jean-Baptiste Huynh