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Podcast « L’Œil écoute » #25 – 1er épisode : Christine Spengler, montrer et exorciser la douleur

Par Brigitte Trichet, présidente Hemeria

J’ai rencontré la photographe Christine Spengler en 2015. J’étais à ce moment-là directrice de la production au cherche midi éditeur et nous avons travaillé ensemble à l’édition du catalogue de son exposition rétrospective « L’Opéra du monde » présentée à la MEP l’année suivante à l’initiative de Jean-Luc Monterosso. Pour la première fois, étaient réunies les deux facettes, apparemment contradictoires, de l’œuvre de la correspondante de guerre et de l’artiste : ses photos noir & blanc emblématiques les plus célèbres, et ses créations en couleur plus récentes.

Je suis donc très heureuse que L’Œil écoute lui consacre aujourd’hui ces 2 numéros. Parce que c’est un peu grâce à elle qu’inspirée par son intelligence et sa détermination, par sa capacité à capter l’essentiel, j’ai cristallisé ce projet de créer Hemeria et qu’elle m’a permis de rencontrer Yannick Le Guillanton qui est aux commandes de cette interview.

Christine Spengler avait déjà raconté dans son livre biographique « Une femme dans la guerre », paru chez Ramsay en 1991 et réédité depuis par les Éditions des femmes, comment, dans le désert du Tibesti, au Tchad, en 1970, elle découvrit sa vocation pour « témoigner des causes justes » grâce à son frère Éric qui lui donna son boîtier 28mm avec lequel elle prendra sa première photo.

« C’est la rue qui m’inspire, que ce soit à Paris, à Calais, ou à Kaboul. »

Dans ce premier épisode, Christine Spengler revient sur ses premières années, marquées par le traumatisme des séparations, d’abord de ce petit frère adoré, Éric, envoyé en pension chez les Jésuites, puis de sa mère, quand son père divorce et que la petite fille, à l’âge de 7 ans, est envoyée loin du domicile familial chez son oncle Louis, diplomate, et sa tante Marcelle qui vivent à Madrid.

Elle s’élève alors dans un monde de paradoxes. Dans ce Madrid sous Franco, elle est fascinée par la vision de scènes étranges qui disent à la fois le luxe de l’aristocratie et la misère sourde des paysans qui poussent leurs charrettes. La jeune fille est choquée autant par les costumes militaires des forces de police, l’architecte monumentale d’une capitale et les inégalités criantes d’une société sclérosée, que par la richesse picturale du Prado où elle découvre Goya, la puissance symbolique de la corrida, les décors des riches églises, l’or omniprésent, l’iconographie et les objets religieux.

Mais laissons-nous porter par son récit raconté au micro de Yannick Le Guillanton.

Podcast disponible sur Soundcloud, Apple Podcast, Spotify et Deezer.

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