La carrière photographique de Jérémy Lempin a pris un nouvel élan en 2021 quand il a raconté l’histoire hors-du-commun d’un étalon au sein d’une unité de soins palliatifs, dans un hôpital de Calais. Son reportage, « Docteur Peyo et Mister Hassen », très largement primé, notamment par le Visa d’or Magazine du festival Visa pour l’Image de Perpignan et par le Grand Prix et le Prix Jean-Luc Monterosso des Transphotographiques de Lille, lui a valu une véritable reconnaissance auprès de ses pairs et du grand public, en France et à l’étranger.

Pourtant, il n’est qu’une pierre à l’édifice d’un travail documentaire entrepris depuis de nombreuses années.
Formé à la photographie, Jérémy Lempin choisit les rangs de l’Armée pour se confronter aux exigences du métier avec l’idée, plus tard, de devenir reporter de guerre. Engagé à 24 ans, il couvre pour le service communication du Ministère les derniers conflits où la France s’est engagée et suit les opérations extérieures des troupes au Mali ou en Centrafrique. S’il a quitté sous-officer les terrains de guerre après 10 années de service, il revient s’y intéresser à l’occasion d’un work shop au Prix Bayeux où il est confronté à l’ampleur des dégâts causés par l’état de stress post-traumatique. Quatre années d’enquête lui sont nécessaires pour documenter ces blessures invisibles et rencontrer des victimes. Ce reportage est publié en 2021 par Le Figaro magazine.
Inspiré par Eugene Smith et Eugene Richards, il considère son métier comme le moyen de raconter les histoires de la grande famille humaine, dramatiques, complexes, douloureuses mais aussi heureuses, joyeuses, légères.
Jérémy Lempin photographie surtout des hommes et des femmes, s’interroge sur notre rapport à la modernité. Ses sujets sociétaux, toujours très réfléchis, ils les portent avec enthousiasme et détermination jusqu’à leur publication par les titres de presse. Certains verront bientôt le jour sous la forme de livres, qu’il imagine comme des livres-objets, lui qui les collectionnent avec passion. Rencontre avec un photographe dont le sourire est aussi grand que la vocation et l’appétit de photographie insatiable, en bon « bouffeur d’images » comme il se plaît à se définir, conscient de la nécessité d’aiguiser son oeil de toutes les influences, même au-delà de l’image photographique.
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Le prochain numéro de L’Œil écoute mettra à l’honneur l’artiste plasticienne Almudena Romero, lauréate 2020 de la résidence BMW France. RDV le 22 mars !