
Louise Slaviero
Surtout, elle s’entraîne à bâtir une proposition artistique.
Cette formation technique et théorique est l’occasion pour elle de choisir définitivement la photographie comme mode d’expression privilégié. Dans un premier temps, ses travaux sont marqués par des tranches de vie, caractéristiques du reportage instantané, influencée par Nan Goldin, Daido Moriyama et William Eggleston.
Bien que la couleur et le graphisme soient déjà présents dans ses images, c’est en intégrant l’école des Gobelins en 2016 qu’ils prennent une importance déterminante dans son travail. L’étude de la ligne, le choix des couleurs et de la composition deviennent des
éléments-clefs de ses œuvres. Elle s’inspire notamment de l’avant-garde esteuropéenne et ses figures de proue (Kasimir Malevitch, El Lissitzky, László Moholy-Nagy). Son travail photographique privilégie désormais la mise en scène de natures mortes plutôt que la place de l’humain et la spontanéité de ses premiers travaux.
Cependant, sa collaboration avec André Carrara dès 2017 lui permet de cultiver la dimension instinctive de la prise de vue.
Ce dernier lui confie que « prendre une photo, c’est avant tout un parfum qu’il faut sentir ». Face au doute suscité par la pratique artistique, elle nourrit son travail d’une formation en philosophie qu’elle suit à l’université Panthéon-Sorbonne depuis 2019 où elle développe une approche phénoménologique de la photographie.