Exposition photo à l’hôtel particulier Alfred Sommier du 15 juillet au 31 août 2022

Lux in Tenebris / Sagas : nouvelle exposition estivale

Nous nous installons tout l’été dans la galerie d’art de l’hôtel particulier Alfred Sommier et, pour la première fois, sont réunies les œuvres des artistes Patricia Canino et Olivier Joly, qui se répondent merveilleusement bien, offrant au regard les terres de feu d’Islande face aux icebergs à la dérive du Groenland. Un choc des titans à la hauteur de la démesure de ces espaces ô combien chargés de forces telluriques.

Des fragments éparpillés, des formes molles, des filaments, tous les accidents de la ligne : notre univers se dessine. Des cratères, des vapeurs, des failles, des bosses : la terre révèle ses reliefs et ses entrailles. Dentelures de glace, reflets de l’eau, ciel bas, terres apparentes : les éléments se rejoignent.

© Alice Ferney, Lux in Tenebris, 2022 (extrait)

Lux in Tenebris / Exposition à l’hôtel particulier Alfred Sommier

Du mystique
Du minéral
Du surréel
De l’archaïque
Quelque chose de très paisible
et
Comme une beauté fragile
éphémère
Une grâce trouble et tranchante
Qui blesse l’entendement…

© Lydia Kamitsis, Lux in Tenebris, 2022 (extrait)

Sagas-Islande / Exposition à l’hôtel particulier Alfred Sommier


À propos de Sagas-Islande, d’Olivier Joly

Depuis plus de dix ans, Olivier Joly sillonne l’Islande par ses pistes et ses sentiers. Il a foulé les landes hyperboréales, arpenté les déserts et les volcans, s’est laissé happer par l’immensité du ciel. Par-delà l’étrangeté des paysages et la force des caractères, il a saisi les émotions brutes éprouvées sur cette terre volcanique. Son regard en noir et blanc, langage d’un temps immémorial, nous emmène entre imaginaire et réalité vers une Islande intemporelle. L’Islande aux paysages oniriques, au climat dantesque, aux 130 volcans actifs, où un peuple a appris à vivre au contact d’une nature ardente qui aura toujours le dernier mot.

En chemin, il a croisé des femmes et des hommes sculptés par le vent et les embruns. Gens de peu de mots, leur existence a été dessinée par les aléas telluriques, le climat et l’insularité. Leur âme est toujours baignée des sagas, ces récits médiévaux où se mêlent guerres et amours, fin du monde et résurrection. « Thetta reddast » est leur devise, forgée par douze siècles de résilience. Elle dit : « Mais oui, tout finira par s’arranger… »

Sous le regard d’Olivier Joly, les éleveurs se rendent toujours dans les montagnes pour une transhumance millénaire. Les chevaux galopent dans la toundra, les pêcheurs bravent l’océan, les enfants font de la liberté leur plus beau terrain de jeu. Empruntant les chemins de traverse, il a porté ses pas dans les régions oubliées, guettant le clair-obscur, défiant le contre-jour, sortant son appareil photo sous la pluie et dans le blizzard. Ses images partagent l’instant d’une lumière rare, l’estampe d’une brume, le vol suspendu d’un nuage. Elles suggèrent le sifflement du vent, le chant des ruisseaux, le fracas des cascades, le silence de la neige, la solitude et l’isolement.

À propos de Lux in Tenebris, de Patricia Canino

Après des études cinématographiques à l’Institut national des arts du spectacle à Bruxelles, Patricia Canino réalise des courts métrages sur l’art, notamment « On n’a que soi : Fernand Khnopff », Grand Prix de la qualité de l’image au Festival international du Film d’art (Musée d’art moderne à Paris) et « La sainte veille sur la ville endormie », commande pour l’ouverture du Musée d’Orsay. Lorsqu’elle se consacre à la photographie, du cinéma, elle garde le sens de la mise en scène et le travail de la lumière qui souligne la beauté des formes et le chatoiement des étoffes. De la prise de vues jusqu’à l’impression sur des supports les plus inattendus, elle opère des croisements de techniques argentiques et numériques vers une approche toujours plus plastique de l’image.

Elle réalise des commandes pour différents musées dont le musée du Louvre, le musée des Arts décoratifs, le musée de la Mode de Barcelone, le MET à New York et participe à de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger dont des ventes aux enchères chez Artcurial à Paris et Sotheby’s à New York.

En studio, tout se crée à la prise de vues. J’aime à composer des lumières qui découpent des ombres, qui sculptent les silhouettes et rehaussent l’éclat des étoffes pour donner à toucher du regard tant la sensualité des matières que celle d’un visage ou d’un corps. Depuis toujours irrésistiblement attirée par l’immensité des étendues d’eau, de neige, de glace et de nuages, je suis partie à la rencontre des icebergs à la dérive sur la côte Ouest du Groenland. De retour à mon studio, les images elles-mêmes deviennent matière à transformation et métamorphose de la lumière. Des éclats de lumières négatives solarisées vibrent, la profondeur du noir se déploie dans toute sa puissance, le blanc des glaces devient minéral, la surface de l‘eau prend des reflets métallisés. Tout présage d’une catastrophe passée ou à venir. Pourtant, le calme est là. Une pérennité absolue d’une autre dimension.

Patricia Canino

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