Une exposition photographique d’Emanuele Scorcelletti au Palazzo Pianetti de Jesi (Italie) du 30 avril au 4 septembre 2022
Par Cyril Drouhet, directeur de la photographie et des reportages du Figaro magazine
Le regard d’Emanuele Scorcelletti, connu pour avoir capturé le côté humain des stars du cinéma et de la mode, a évolué, et c’est toute la subtilité de cette exposition, comme si cette introspection visuelle allait fouiller une mémoire toujours plus lointaine, toujours plus imprécise, toujours plus expressionniste, frôlant l’irréel. Avec son nouveau travail, Elegia Fantastica, les souvenirs se brouillent peu à peu et Emanuele Scorcelletti s’affranchit doucement des règles techniques traditionnelles de la photographie, comme celles du temps de pose ou du cadrage, pour obtenir des portraits blanchis par la lumière ou des paysages en noir et blanc hyper contrastés. Dans ce voyage évanescent et cette nostalgique intemporalité, des formes fantomatiques et légères évoluent dans des villes figées par les ans, dans des lieux sacrés préservés par une foi millénaire, dans un monde rural épargné par la frénésie du modernisme. Des images en mouvement qui dévoilent une oeuvre onirique comme une ode à l’Italie éternelle, comme un poème susurré aux blessures de la vie dans lequel flotte un certain parfum d’innocence.
Le livre « Elegia Fantastica » sera présenté en avant-première lors de l’exposition.

