« Dans l’intimité des baleines », un livre-événement.

Deux photographes, Guillaume Boeye et Éric Lamblin, basés sur l’Île de la Réunion nous ont confié la production et la diffusion de leur ouvrage, Dans l’intimité des baleines.

Depuis 15 ans, ils plongent (en apnée) et photographient les baleines au large des côtes de l’Île, lieu de prédilection pour la saison des amours et des naissances.

Découvrez le projet ici.

 

© Guillaume Boeye / Éric Lambin, photographie extraite de l’ouvrage Dans l’intimité des baleines.

C’est un ouvrage exceptionnel, par le soin apporté à la valorisation imprimée de leurs images, par le choix éditorial et artistique de leur mise en scène mais surtout par le sujet qu’il donne à voir

En effet, rares sont les livres qui ont pu montrer les baleines d’aussi près, à une période charnière de leur cycle de vie, et avec une telle qualité de reproduction de toutes les nuances de bleu où elles évoluent. Ce livre est un objet unique, bien plus qu’un simple livre de photographies.

Dans l’intimité des baleines s’inscrit dans une longue tradition de livres-hommages au monde marin, depuis les ouvrages de Philip Plisson à celui publié fin 2017 au cherche midi éditeur, La Grande Histoire de la mer.

Christian Buchet, directeur scientifique de l’association Océanides – dont le projet est destiné à apporter la preuve scientifique que les océans sont au cœur des enjeux politiques, économiques et sociaux – donne ainsi par ces mots tout l’enjeu de promouvoir de tels ouvrages : 

« L’homme n’est jamais aussi grand que dans son face-à-face avec la mer. 
Parce qu’elle est démesure, la mer est transcendance. » 

La mer, avenir de la terre. Christian Buchet, Philip Plisson.
© Guillaume Boeye / Éric Lambin, photographie extraite de l’ouvrage Dans l’intimité des baleines.



La baleine, une espèce à défendre.

La préservation de la planète est devenue un enjeu mondial de société. Le grand public est aujourd’hui très informé des conséquences désastreuses de l’activité humaine sur nos écosystèmes et sur les impacts à venir des bouleversements climatiques. Ainsi l’industrialisation mondiale a-t-elle engendré une disparition de nombreuses espèces animales et végétales.

Comme le soulignait récemment les intervenants des journées de la FRB  (Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité), l’interdépendance du climat et de la biodiversité couvre des enjeux majeurs indissociables.

L’alerte d’une possible crise d’extinction des organismes vivants de toute origine est donnée.

Dans le monde de la mer, l’impact de la chasse intensive a mis en danger plusieurs groupes de cétacés, notamment celui des baleines. Au XIXe siècle, siècle de l’essor des machines, la baleine est devenue un objet de convoitise pour son huile, sa viande, ses os, ses fanons, sa graisse, et elle a subi une pêche massive permise par la création des baleiniers, véritables usines flottantes. 

L’histoire de sa pêche cartographie alors les enjeux internationaux liés à la domination des mers et de ses ressources naturelles, entre les États-Unis, l’URSS, la Norvège, le Japon.

La population des baleines à bosse arrive à son plus bas niveau dans les années 1960, plaçant ces animaux sur la liste des espèces en danger d’extinction en 1970. 

En 1982, une interdiction de la chasse à la baleine est adoptée par une majorité de pays. Ces efforts de protection engagés dans le monde ont porté leurs fruits et certains pays ont déclassé la plupart des baleines de cette liste des espèces à protéger.

Néanmoins, rien n’est gagné. Au Japon, depuis la fin des années 1980, le programme de recherche scientifique JARPA sert de caution pour renouer avec la pêche industrielle et «  prélever » des cétacés. Malgré le moratoire sur la pêche de 1986, certaines nations continuent donc la pêche industrielle (Norvège, Islande, Japon).

Le Japon vient de quitter en décembre 2018 l’organisme chargé de réglementer la chasse à la baleine (le CBI) pour relancer sa pratique dès l’été prochain. 

Sur la route des baleines, cette reprise peut avoir un impact négatif sur l’écosystème global qui garantit leur existence, même si leur sortie du CBI pourra également permettre de mener à bien des projets de défense des baleines, bloqués jusqu’à présent par leur veto (la création d’aires marines protégées notamment).

Pour ce qui est de l’influence de l’activité humaine sur le climat, les chercheurs estiment que d’ici 2041-2060, 73 à 80% de la superficie totale des océans aura subi des modifications significatives se traduisant par une intensité de réchauffement climatique. En 2015, un rapport du WWF indiquait que les populations d’animaux marins avaient diminué « de 49% entre 1970 et 2012 ».

Dans son rapport Planète Vivante 2018, Pascal Canfin, Directeur général du WWF France, rappelait :

« En moins d’un demi-siècle, nous avons perdu 60% des populations d’animaux sauvages de la planète : un rythme cent à mille fois supérieur au taux naturel ».

Empêcher la disparition du vivant nécessite des mesures internationales et nationales de protection de la nature.

 

Le projet « Dans l’intimité des baleines ».

La baleine à bosse est un symbole de ce combat pour la préservation des espèces animales. Il s’agit de les protéger sur l’ensemble du tracé de leur migration. 

L’Île de la Réunion travaille ainsi depuis 5 ans à faire classer le « chemin des baleines » sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Leur route migratoire s’étend de novembre à juin. De novembre à fin avril, ces géants habitent l’Antarctique pour se nourrir de petits poissons et de crevettes. Puis, en un mois, une fois repues, les baleines à bosse parcourent 5000 kilomètres depuis l’Antarctique pour retrouver les eaux chaudes de l’Océan indien. C’est là qu’elles se reproduisent et mettent bas.

Guillaume Boeye et Éric Lamblin ont plongé pour saisir l’intimité de ces moments de vie dont nous sommes les témoins privilégiés.

Le livre est conçu comme une immersion dans les profondeurs sous-marines : les baleines, depuis la surface de l’eau, nous entraînent à les suivre là où le bleu se fait plus dense, nageant en famille, ou en compagnie des dauphins. 

 

© Guillaume Boeye / Éric Lambin, photographie extraite de l’ouvrage Dans l’intimité des baleines.

 

Sous nos yeux, c’est une danse, une harmonie, une chorégraphie du lien. Les images donnent autant à voir la relation tendre et émouvante d’une baleine protégeant son enfant de son corps imposant que le jeu des baleines juvéniles dont la particularité est d’être très joueuses et curieuses : solitaires, elles sont d’ailleurs souvent les premières à arriver. 

Avec ce livre, c’est un voyage esthétique, un hommage au mystère que les baleines préservent depuis la nuit des temps. Comme la promesse d’une réconciliation avec la vie sauvage, il nous propose un regard respectueux sur l’océan qui invite à l’apaisement.

 

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L’organisation d’expositions de photographies très grand-format extraites du livre sera l’occasion de continuer à convaincre le grand public de la nécessité de protéger ce qui fait la beauté du monde, ce qui garantit l’équilibre global de nos écosystèmes et la place de l’Homme en leur sein.

Et d’appuyer les initiatives qui visent à en garantir la préservation, coûte que coûte…
Découvrez le projet ici.

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